Anaïd B. nous aura fait dé-boycotter TF1…

Nos plus anciens lecteurs (6 mois, on est pas si vieux) se souviendront qu’officiellement, notre Maman boycotte TF1 donc nous aussi (officieusement, on regarde plus vraiment la télé en fait).

Et puis arriva hier soir Anaïd B., dans the Voice.

Certains d’entre nous suivent Anaïd Boyadjian depuis quelques temps, elle n’était pas une inconnue. On savait qu’elle allait cartonner sur son point le plus fort : son incroyable contrôle de la voix. On n’était juste pas sûrs pour les textes. Quel style allait-elle choisir ? Est-ce qu’elle serait dans son élément ?

Il faut dire qu’Anaïd n’est pas une « chanteuse arménienne » classique. Elle a un répertoire assez costaud. Elle peut vous interpréter des chants traditionnels arméniens tout en enchaînant sur les plus grands classiques francophones. Et le tout avec une excellente maîtrise de la voix (voir liens plus bas).

Nous avons donc attendu, sans trop nous exciter, contrairement à tante Lilit qui couvrait Anaïd d’éloges avant même que l’émission ne commence…

Et soudain, ça commence.


Ils sont trois sur scène. Anaïd au centre, et son père et son frère l’entourent. Le duduk commence, et Anaïd tient la note. Les deux se rejoignent bientôt pour chanter cet air si connu tant en Arménie que dans la diaspora, ce superbe chant qui évoque à tous leurs racines : Hingala/Hovive sarum dkhrets.

Et vers les trente premières secondes, Marc Lavoine ose enfin poser la question.

« Quelle est la langue ? »

Ce à quoi Vianney répond dans une explication un poil complexe : « Je sais pas mais c’est beau« .

Et là, paf ! Anaïd interprète la partie française de cet arrangement de Vincent Baguian, Je suis une tombe.

Comment savoir où je vais
Si je ne sais pas d’où je viens ?

Où est passé mon passé ?
Je recherche sans fin
Le début d’un chemin.

Et là, arrive le moment le plus classe :

Je ne parle pas d’un pays
mais de toutes les Arménies.

C’est à ce moment précis qu’Ilham Aliyev, président de l’Azerbaïdjan qui se remettait à peine de son accident d’il y a quelques jours, aurait fait une rechute.

C’est aussi à ce moment précis que Marc Lavoine a compris.

« Arménien… »

Et elle continue :

Quand s’ajoute à la blessure
L’insoutenable injure
Des morts que l’on renie.

Sur ce couplet, l’ambassade de Turquie aurait convoqué son personnel pour une réunion de crise.

Moi, je suis la tombe
D’une partie du monde.
J’y peux rien, je suis là,
Je suis l’ombre
Au milieu des décombres.
Pour comprendre l’histoire
Je deviens la mémoire.

Et les coachs se tournent alors un à un.

Respect.

Anaïd, son frère et son père

De l’émotion, beaucoup d’émotion, tandis que nous remballons la télé jusqu’à la prochaine fois.

Bon d’accord, en vrai on a fait comme les autres et on a attendu que ce soit en ligne.

 

Liens

Lien vers la vidéo.

Lien vers la vidéo en bonne qualité (mais avec des pubs super relou).


Sérieusement, Anaïd B. est une rareté dans le paysage musical. Quelqu’un qui tient à écrire ses propres chants, et qui a en plus un talent vocal indéniable. Qu’on lui donne un passeport arménien et qu’on l’envoie à l’Eurovision !
Une artiste à suivre si c’est votre style.

Le (très joli) site officiel d’Anaïd B : https://www.anaidb.fr/

Le facebook d’Anaïd B : https://www.facebook.com/anaidsongs/